Vol en patrouille

  • 17 février 2019

En ce dimanche ensoleillé, c’est la reprise des vols en patrouille à l’ACRIV. Mais avant de monter dans les avions, nos instructeurs Michel et Jean-Claude vont nous éclairer sur les manœuvres à effectuer. Au programme, formation serrée, changement d’aile, éclatement/rassemblement, consignes de sécurité et le triptyque du pilotage en patrouille : “étagement-retrait-écartement”.


Briefing

Pourquoi faire un briefing : la formation serrée est le fait de rapprocher deux avions ou plus en vol. Le niveau de danger augmentant, il devient nécessaire d’appliquer un cadre strict pour éviter tout incident ou accident. Ainsi, chaque vol est précédé d’une séance de préparation permettant aux équipages de s’accorder sur les actions à effectuer. On définit donc les paramètres à respecter comme les vitesses de montée (145 km/h) et de croisière (160 km/h), l’altitude d’évolution (2000 pieds), les taux de virages ou encore le sens du virage après le décollage.

En formation serrée
En formation serrée
L'espacement en patrouille
L’espacement en patrouille

Le pilotage en patrouille peut s’exprimer en ces trois mots : étagement, retrait et écartement. L’étagement est l’espacement vertical entre les deux appareils. L’ailier doit être absolument sous le leader, pour pouvoir passer sous lui en cas de souci. Pour se repérer, on doit voir autant le dessus de l’aile (extrados) que le dessous (intrados) par rapport au bord de fuite.

Le retrait est le recul de l’ailier par rapport au leader. Sur le DR400, cela correspond à l’alignement du bout de l’aileron du leader sur son cône d’hélice (en pointillés sur le dessin). Il faut jouer finement avec la manette des gaz pour conserver ce repère.

Le retrait
Le retrait
L'écartement
L’écartement

L’écartement est la dernière étape de la patrouille serrée. C’est la distance séparant l’ailier de son leader. Elle est de 2 mètres environ, variable en fonction des conditions météorologiques et de l’expérience du pilote !

Le changement d’aile est une manœuvre permettant à l’ailier de passer à droite ou à gauche du leader. Il se décompose en plusieurs étapes : augmentation du retrait et de l’étagement en diminuant la puissance, altération de cap de 10 degrés avec augmentation de la puissance (pour éviter de voir son leader partir au loin !), mise en parallèle et retour à la patrouille serrée. Plus simple à dire qu’à faire ! On peut voir cette manœuvre à 3'05 dans la vidéo Youtube.

Quand la patrouille survole la verticale du terrain, le leader effectue un break. C’est un virage à 30 degrés d’inclinaison qui permet de mettre de la distance entre les avions afin qu’ils puissent atterrir l’un après l’autre. Vu du sol, c’est assez spectaculaire car en un instant les avions qui volaient l’un à côté de l’autre se retrouvent séparés de plusieurs centaines de mètres. (3'35 sur la vidéo)

Début du break
Début du break

Récit du vol

Une fois le briefing terminé, nous partons en direction des avions. Deux séances sont prévues, je piloterai lors de la deuxième. Je suis donc passager pour cette première séance, parfait pour me mettre dans l’ambiance ! Je m’installe à l’arrière du DR400, non sans avoir fait une visite pré-vol avec Dominique, le pilote de ce vol. Mise en route des Lycoming O-235. Une fois les moteurs à leur température de marche, Jean-Claude informe la tour de contrôle qui nous autorise à rouler au point d’attente D10.

Visuel sur le leader
Visuel sur le leader

Décollage puis montée à 2000 pieds, l’ailier nous suit à quelques mètres. Jean-Claude détaille chacune des actions spécifiques à la patrouille, d’abord en tant que leader puis en tant qu’ailier. Virages, éclatement, rassemblement et break n’ont plus de secret pour moi maintenant. Retour sur Rennes, atterrissage et arrêt au parking commercial pour changer de pilotes.

C’est maintenant mon tour. Remise en route du moteur et roulage au point d’attente D10. Essai moteur concluant dans chaque avion, je m’aligne sur la partie gauche de la piste pendant que l’ailier roule sur la partie droite. Plein gaz sur les freins, coup de tête pour annoncer le départ. À ce signal, l’ailier décompte 3 secondes et lâche les freins pour décoller à son tour. Montée à 145 km/h et virage à droite avec une très faible inclinaison car l’ailier est une dizaine de mètres derrière nous !

Au point d'attente D10
Au point d’attente D10

Stabilisé à 2000 pieds, je m’efforce de tenir mon altitude, ma vitesse et mon cap le plus précisément possible en tant que leader. Cela facilite les évolutions de l’ailier. Après un certain nombre d’exercices, Jean-Claude se tape le poing sur le front. C’est le signe pour changer de leader. L’ailier accélère et passe devant moi. Je dois maintenant le suivre. Les corrections au gaz, au manche et aux palonniers sont constantes et du coup je fatigue vite. Je m’essaye au changement d’aile, mais ma lenteur de débutant me fait m’éloigner du leader d’une vingtaine de mètres. On est loin de la Patrouille de France ! Au bout de quelques essais, j’y arrive à peu près.

Retour à l'aéroclub après le plein d'essence
Retour à l’aéroclub après le plein d’essence

Pour cette première séance, j’ai volé un quart d’heure en leader et autant en ailier. Les deux postes se valent en complexité, le leader qui doit penser à tout et l’ailier qui regarde sans cesse son leader. Une matinée sympathique où nous avons pris du plaisir à voler ensemble grâce à la complicité de nos deux instructeurs.

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